PRÉSENTATION AU COMITÉ PERMANENT
DE L’INDUSTRIE, DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE
DE LA CHAMBRE DES COMMUNES

Présentée par le Partenariat
en faveur des sciences et de la technologie (PFST)
18 avril 2008
RÉSUMÉ
Les sciences constituent des ressources stratégiques
pour le Canada, une assise pour son bien-être économique
et social. Les secteurs publics, privés et universitaires
mènent des travaux de recherche et développement;
chacun d’entre eux répond à différents
besoins, mais ils doivent tous faire preuve de dynamisme et
d’équilibre. La nouvelle stratégie fédérale
en matière de sciences et de technologie fournit un
cadre de travail à la recherche et à l’innovation.
Elle reconnaît par ailleurs l’importance de mettre
en place des mesures qui favorisent la R-D dans les secteurs
privés et industriels, du leadership international,
d’un milieu de recherche dynamique et d’un centre
d’expertise pour répondre aux besoins de l’économie.
Le Canada doit être ouvert à l’évolution
des priorités et doit inlassablement viser l’excellence
scientifique et technologique; ses centres de recherche doivent
être productifs, novateurs et polyvalents.
La recherche dans les régions éloignées
est onéreuse, mais elle est indispensable à
la sécurité, à la protection et à
la gérance de l’environnement, aux connaissances
portant sur les ressources et sur la situation de ces régions.
Les grandes initiatives scientifiques représentent
des programmes vedettes et des installations, et à
ce titre, nécessitent un engagement financier soutenu.
Les alliances internationales stratégiques en matière
de recherche permettent au Canada de se placer dans une position
favorable au sein de la communauté internationale.
Elles permettent de mieux se faire connaître et d’établir
une crédibilité, elles offrent des occasions
de faire preuve de leadership à l’échelle
internationale et elles permettent l’accès à
des méthodologies, à une expertise, à
des installations et à des données qui ne seraient
pas accessibles autrement.
Dans nos activités relatives aux sciences et à
la technologie, il est nécessaire de favoriser la démarche
des systèmes intégrés, qui débouchera
sur des résultats à valeur ajoutée pour
nos investissements. Il nous faut également disposer
d’une solide capacité en gestion, en analyse
et en archivage des données pour surveiller et évaluer
efficacement l’évolution des conditions et pour
favoriser le développement de nouvelles technologies.
Pour que la santé économique et la stature
internationale du Canada se maintiennent et progressent, nous
proposons les recommandations suivantes :
1. Renforcer les mécanismes d’avis scientifiques
indépendants auprès du gouvernement
2. Réinvestir dans l’infrastructure fédérale
de recherche et dans les sciences pour le bien public
3. Encourager l’archivage des données scientifiques
dans le but de permettre la comparaison et l’analyse
et pour servir de base aux développements futurs
4. Adopter une démarche stratégique à
l’égard des investissements dans les grandes
initiatives scientifiques et dans les partenariats internationaux
en sciences.
Le contexte de la R-D
La santé économique du pays repose considérablement
sur ses ressources humaines, naturelles et environnementales,
et sur un cadre législatif qui permet une utilisation
efficace de ces ressources. Les études ont montré
qu’il y avait une corrélation positive entre
les niveaux d’instruction généraux et
le produit national brut. Les pays dont les effectifs universitaires
sont élevés ont des niveaux de qualification,
des niveaux d’emploi, des revenus, une productivité
et une croissance plus élevés. L’accélération
des progrès technologiques dans le cadre de l’économie
mondiale nécessite que la formation et la mise à
jour des qualifications acquises ne soient jamais interrompues.
Les universités et les collèges du Canada continuent
d’exercer ce rôle.
Depuis quelques années déjà, la nature
de la recherche scientifique a changé, elle est devenue
de plus en plus interdisciplinaire, collaborative, internationale
et elle est davantage axée sur des résultats
de recherche. Le recrutement et le maintien en fonction d’un
personnel de recherche qualifié représentent
encore un défi pour le Canada qui rivalise avec d’autres
pays pour acquérir ces ressources. Le programme des
chaires de recherche du Canada a attiré d’exceptionnels
scientifiques vers les institutions canadiennes; pour les
garder, il est essentiel de disposer d’un milieu de
recherche stimulant et de bénéficier d’un
soutien en termes de subventions compétitives. Cela
devrait également comprendre un soutien pour optimaliser
l’utilisation de nouvelles installations et infrastructures
de recherche.
Les secteurs qui mènent des travaux de recherches
ont des mandats différents quoique complémentaires
:
• le secteur public mène des recherches en matière
de normes et de réglementation, de services publics,
d’élaboration de politiques, de sécurité
nationale et de banques de données nationales
•les universités mènent des recherches pour
approfondir les connaissances dans des matières de
base et d’application, pour instruire et former, et
pour fournir des informations en ce qui a trait à l’établissement
de normes et aux stratégies d’orientation.
• l’industrie mène des recherches pour mettre
au point de nouveaux produits, pour s’adapter aux conditions
changeantes des ressources, pour faire progresser les échanges
commerciaux et pour augmenter les parts de marché.
Tous les secteurs doivent faire preuve de dynamisme et d’équilibre.
Avis scientifiques au gouvernement
Le Canada doit constamment envisager l’avenir, à
la recherche de possibilités et de défis à
très long terme : le financement d’un solide
effectif de chercheurs devrait être accompagné
de ressources qui permettront des recherches accélérées
dans des domaines ciblés de priorité nationale.
L’identification des lacunes, des priorités et
des tendances futures dans la recherche nécessite des
mécanismes permettant d’émettre des avis
indépendants aux responsables des politiques.
Recommandation
• Renforcer les mécanismes d’avis scientifiques
indépendants auprès du gouvernement
Commercialisation, capital-innovation et propriété
intellectuelle
Les informations et les perceptions que permet la recherche
fondamentale nourrissent l’esprit d’entreprise
en faisant progresser la technologie et en augmentant la compétitivité.
Les incitatifs fiscaux favorisent les investissements de l’industrie
dans la R-D, mais le Canada doit encore faire face à
des défis pour stimuler la recherche et le développement
dans l’industrie. Des infrastructures exceptionnelles
en sciences et en technologie constituent un facteur important
pour amener des entreprises étrangères à
investir en recherche ici. Les incitatifs fiscaux permettent
de s’assurer que les laboratoires sont bien équipés,
bien maintenus et dotés du personnel de soutien technique
voulu. Une stratégie ayant pour objectif d’appuyer
la recherche industrielle doit être accompagnée
de mesures visant à renforcer le fondement scientifique
des innovations et des nouvelles technologies ainsi que l’application
et l’utilisation des résultats. Les dispositions
législatives peuvent permettre d’assurer que
les entreprises canadiennes sont compétitives.
La recherche financée par le gouvernement
fédéral dans le secteur public et dans le secteur
de l’éducation supérieure
Les entreprises privées collaborent de plus en plus
avec les secteurs publics et universitaires grâce à
des alliances stratégiques, à des réseaux
de recherche et à des partenariats. Les membres du
corps professoral collaborent également considérablement
avec leurs homologues fédéraux. Cette collaboration
facilite le transfert des connaissances et de la technologie,
et présente de nombreux avantages pour les étudiants,
les universités, les chercheurs, les responsables des
politiques et les décideurs.
La façon dont les systèmes naturels réagiront
aux conditions changeantes constitue l’une des questions
les plus urgentes à laquelle doit faire face notre
société. Des investissements importants en recherche
fondamentale permettront une meilleure prédiction de
ces changements, et par conséquent, une meilleure intervention.
L’Année polaire internationale a attiré
l’attention à l’échelle mondiale
sur la nécessité d’un archivage approprié
des données scientifiques et sur leur accessibilité,
mais ceci s’applique également à d’autres
secteurs : il est primordial, par exemple, que le Canada dispose
de données continues sur les conditions environnementales
pour pouvoir surveiller la rapidité et la portée
des changements, et pour favoriser le développement
de nouvelles technologies. L’archivage de ces données
fournit par ailleurs un témoignage durable permettant
des analyses et des comparaisons.
Recommandations :
• Réinvestir dans l’infrastructure fédérale
de recherche et dans les sciences pour le bien public
• Encourager l’archivage des données scientifiques
dans le but de permettre la comparaison et l’analyse
et pour servir de base aux développements futurs
Les grands projets scientifiques et la position
du Canada dans le monde en matière de sciences et de
technologie
Les installations fédérales doivent disposer
des technologies appropriées à un pays du G8,
y compris un équipement de pointe. Ainsi, certaines
recherches en ingénierie, dans l’industrie des
produits pharmaceutiques, en chimie quantique, dans le secteur
financier, en études océanographiques et atmosphériques,
et en prévisions climatiques nécessitent des
installations informatiques de grande envergure. Actuellement,
le Canada ne dispose pas de la capacité ni de la vitesse
de traitement dont disposent ses concurrents et ses partenaires.
Le Canada doit se placer dans une position favorable pour
récolter les bénéfices de la mondialisation,
en sciences, mais aussi dans d’autres domaines. En soutenant
la participation canadienne à des programmes scientifiques
internationaux, en encourageant les Canadiens à obtenir
des postes de leadership au sein de leurs conseils d’administration
et de leurs conseils scientifiques consultatifs, il est possible
d’atteindre cet objectif de reconnaissance mondiale
et d’alliances internationales stratégiques.
Les ministères fédéraux et le Conseil
national de recherches soutiennent nombre d’adhésions
et de partenariats internationaux, et ont signé des
ententes bilatérales. Le PFST recommande que soit examiné
le soutien disponible pour assurer qu’il satisfait les
objectifs internationaux de la stratégie en sciences
et technologie.
Le gouvernement fédéral a annoncé la
création d’un grand centre de recherche dans
le Nord du Canada. L’Arctique est une vaste région
: les conditions physiques, biologiques, sociales et industrielles
varient grandement. Le PFST propose que soit créé
un centre d’activités qui permettrait de relier
entre elles les grandes installations de recherche existantes
et futures dans différentes régions du Nord,
qui offrirait ainsi des services de coordination, des services
administratifs et autres.
Les grandes installations et collaborations scientifiques
sont complexes et onéreuses, leur portée est
internationale, elles jouissent d’une grande visibilité
et desservent souvent de multiples partenaires financiers
issus de différents secteurs. Un soutien durable assurera
des résultats optimaux pour les investissements importants
en recherche scientifique.
Recommandation :
• Adopter une démarche stratégique à
l’égard des investissements dans les grandes
initiatives scientifiques et dans les partenariats internationaux
en sciences.
______________________________________________________________________________
Le Partenariat en faveur des sciences et de la technologie
(PFST) est une association qui regroupe plus de 25 organisations
scientifiques et professionnelles, représentant environ
50 000 individus membres provenant du milieu universitaire,
de l’industrie et du gouvernement. Il représente
la communauté canadienne des sciences et de la technologie
auprès du gouvernement et vise à faire progresser
la recherche et l’innovation au bénéfice
des Canadiens. Le PFST n’est pas un groupe de lobbyistes,
mais un partenariat coopératif qui tente de résoudre
les vastes questions d’établissement de politiques
en matière de sciences et de technologie, à
l’échelle nationale.
|